Perles de lecture #4


"Les Rameux noirs" - Simon Liberati



 


Je ne ferai pas de critique de cette dernière lecture, mais j'en tirerai "des perles de lecture". Ni un roman, ni véritablement ce que l'auteur qualifie de "confessions" ou d'"autobiographie" - on apprend cependant beaucoup de sa vie et celle de son père (le poète surréaliste André Liberati) - cet ovni littéraire n'est pas facile d'approche, à croire que Simon Liberati s'est appliqué à lui-même la méthode de "l'écriture automatique" des surréalistes tant il nous transporte entre poésie, récit et mythologie. On se perd, certes. On ne comprend pas tout, certainement, il faudrait des heure de recherches sur le surréalisme, l'orphisme, la mythologie, la théologie... Mais on lit bien Rimbaud sans tout comprendre (Qui oserait me contredire ?), ce qui me fait dire que l'on peut apprécier une lecture sans vouloir, à tout prix, tout comprendre. Comme Rimbaud, que l'auteur n'apprécie pourtant pas, Simon Liberati nous invite à une approche essentiellement subjective de la littérature et de la poésie, à chacun son interprétation.
Mais pour peu que l'on aime se perdre dans un esprit aussi érudit on découvre alors un univers "décadent" où s'ajoute à l'addiction aux drogues et à l'alcool, une addiction à toutes formes d'art (Peinture, poésie, littérature, musique...).


"L'inspiration"

Le sujet principal de l’œuvre reste cependant : l'inspiration.
Il cite beaucoup d'auteur sur ce sujet, tout en apportant sa propre vision de ce miracle et du rituel d'écriture.

"Lorsque j'ai commencé d'écrire tous les jours, adoptant petit à petit, le rythme qui allait rester le mien encore aujourd'hui, il m'arrivait, je le répète, d'être saisi en plein travail d'une sorte d'agitation qui me forçait à me lever de ma table."

"Il y aurait donc l'inspiration réservée au poète (le jaillissement) et l'entrain, le naturel de gens normaux, des piétons, les prosateurs.

"Pour Nietzsche, l'inspiration, la matière alme de ce souffle-là est dans la musique plus encore que dans la poésie. Plus raffinée."

Décadent, perturbant, une écriture en toile d'araignée... peu importe car une lecture qui reste si profondément inspirante.

Je ne souhaitais pas en faire une critique, cela y ressemble beaucoup pourtant, je vous offre, donc, cette véritable perle :

«La nuit, pendant mes insomnies, je ne lis plus, je ne prends plus de notes, je ne bouge pas, j'apprends à mourir. C'est aussi bien. "