Partie 1
Alex
Alex
La pluie de ses grosses gouttes s'écrase avec fracas sur les murs
de la ville et brille sur le gris des trottoirs. S'échappe de la
pénombre, envahissant les auréoles de lumières sous les lampadaires, à
peine troublé par le déluge et sa brume fine, mon ombre grossi exagérément.
Les murs des bâtiments saignent dans la nuit d'un
plasma pellucide s'échappant des blessures urbaines. La chaussée
désormais est une nappe de liquide sombre, poisseuse d'où s'écoule
lentement le sang des exténués.
Une tempête bruyante et ravageuse. Des passages d'obscurité et des éclairs de lucidité comme la timide pénombre.
Je transperce la nuit et le déluge en me déplaçant vers l'inconnu.
N'est-il pas excitant de se déplacer vers l'inconnu ?
Vous savez ?
Allons ?
Mais oui ! Cet itinéraire que nous empruntions chaque jour.
Non !
Si,
si ! Vous êtes en train de le suivre à ce moment précis et le suivrait encore demain (à moins que cette nuit soit
votre échéance.). [...]
