Les villes sont trop petites - Christophe Paviot


Extrait de "Paviot" pour esprit trouble



                                                




L'univers de Christophe Paviot est déroutant ? Certes. Dérangeant ? Aussi.
Dans "Les villes sont trop petites" l'auteur a cette faculté de vous imprégner des sentiments les plus noirs et de la folie de son personnage (Guizeh). Le lecteur habite, le temps d'une lecture, un esprit tourmenté et en ressortira réellement troublé.

Dans ce roman Christophe Paviot raconte la dérive psychologique d'une jeune femme "Guizeh". Celle-ci s'isole volontairement dans son appartement avec son bébé dont elle cache l'existence et son poisson rouge (son confident).
Solitaire et et révoltée Guizeh sombre jour après jour dans les méandres de son esprit schizophrène.
Ses amours sont consommés sans aucune humanité, ses soirées sans modération et sa vie sans morale. 
Un être trop petit dans une grande ville qui rétrécie et finira inévitablement par oppresser, étouffer... diluer. 


L'écriture de Christophe Paviot est incisive. L'auteur taillade toutes les scènes au cutter si bien qu'il n'existe aucune pause dans le roman. Le lecteur s'envole dès le départ dans un tourbillon de folie et la chute fait mal, très mal....

"Je suis partie, non pas pour réfléchir, il n'est nécessaire ni d'être seul ni de partir pour réfléchir, je suis partie voir l'hiver de plus près, avec son vent glacial et ses goélands voraces.
Ici l'hiver est plus bas que la terre et c'est ce qui me pousse à t'écrire. C'est seulement ça."

"Quelque chose brille dans les profondes galeries de mes yeux léthargiques. Je suis aussi désespérée qu'une mouche à bout de force butant contre l'invisibilité d'une vitre."

Moment fort: 
Le passage de la syncope dans la salle de bain où on ressent, nous lecteur, le vertige de la situation.


Christophe Paviot - Les villes sont trop petites 
(Le serpent à plumes - 1999)